Notre éthique
Le Syndicat Français des Arts-Thérapeutes s’appuie sur le code de déontologie élaboré précédemment par la Ffat, Fédération Française des Art-Thérapeutes. Il s’agit d’un document de référence qui évolue en fonction de la pratique des arts-thérapies.
Les arts-thérapeutes adhérant au SFAT s’engagent à respecter ce code.
Le code de déontologie
Le code de déontologie donne un cadre de référence précisant :
– les obligations envers toute personne prise en charge par l’art-thérapeute et sa production artistique
– les obligations envers les autres professionnels collaborant avec lui
– les obligations de retour sur sa pratique et de démarche de connaissance de soi
– les obligations d’une pratique artistique régulière
Réflexion sur la pratique en arts-thérapies
Supervision, Analyse de la pratique, Covision, Echange de pratique, Intervision
Les arts-thérapeutes ont le besoin et le souci d’échanger avec d’autres professionnels, – pairs ou praticiens référents – pour évoluer et mieux comprendre leur pratique, réfléchir, analyser, prendre du recul, enrichir sa vision et acquérir une meilleure compréhension des enjeux de leur clinique.
En arts-thérapies, une des garanties fondamentales d’un travail de qualité est la réflexion continue sur la pratique.
Quelle que soit la forme que prend ce travail indispensable, les arts-thérapeutes devront choisir le cadre le plus adéquat pour leur pratique.
Ce cadre indiquera :
– la nature de la médiation utilisée (parole, production créative, geste, écrit,…) ;
– la forme de retour, en individuel ou en groupe ;
– le choix de rencontres autour d’un coordonnateur (superviseur, médiateur…), et la qualification de celui-ci ;
– le choix de rencontres entre pairs, sans superviseur ;
– les contenus de discussion possibles, à propos du soignant, à propos du soigné ;
– l’engagement financier concernant les séances (prise en charge, financement personnel, absence de contrepartie financière);
Les éléments définis ci-dessus se recoupent nécessairement puisque un même cadre de réflexion peut recouvrir divers contenus. Les interférences entre les multiples formes de retour sur la pratique sont un enseignement précieux qui demande à être traité aussi.
Dans tous les cas, il est important de définir de façon précise le cadre de réflexion choisi, en amont des rencontres.
Arts-thérapies et supervision
La supervision est un outil d’accompagnement qui permet de questionner et d’analyser une pratique professionnelle. Être supervisé est un point essentiel inhérent à toutes les pratiques du champ de la thérapie. On retrouve cette exigence également dans tous les codes déontologiques des institutions et des associations représentant des arts-thérapeutes (ou thérapeutes artistiques créatives) sur le plan international. C’est une question d’éthique professionnelle et le SFAT souligne que la supervision, mentionnée explicitement dans son code déontologique, ne peut être optionnelle car chaque art-thérapeute se doit de respecter ce code de déontologie auquel il souscrit.
Le processus de supervision pour les arts-thérapeutes est une démarche individuelle qui intervient le plus souvent après une certification/diplôme en arts-thérapies. Elle se fait de préférence auprès d’un(e) art-thérapeute accrédité(e) SFAT, ou bien auprès d’un art-thérapeute expérimenté, d’un(e) psychologue, d’un(e) psychothérapeute, d’un(e) psychanalyste.
Les organismes de formation proposent parfois, suite au cursus de formation, de la supervision de groupe. Toutefois, il est souvent bénéfique de choisir un superviseur qui ne soit pas un formateur déjà connu afin de s’ouvrir à d’autres méthodes et références théorico-cliniques.
Être supervisé permet de poser un regard avisé et constructif sur notre identité professionnelle tant sur le plan du savoir-faire que du savoir-être. La supervision est un outil de formation continue et amène une réflexion distanciée.
La supervision n’est pas une psychothérapie personnelle et ne peut se substituer à elle. Toutefois il peut y avoir des zones de recoupement où les questions ou problématiques dépassent le cadre professionnel et demandent une approche d’introspection de nature psychothérapeutique. La supervision peut en effet venir interroger des dimensions plus subjectives du professionnel en lien avec son positionnement vis-à-vis de ses patients, ou de ses consultants, qu’il ou elle accueille. Les mouvements d’affects et ressenties subjectifs du thérapeute ont aussi une place dans cet espace confidentiel et sécure de la supervision. Le cadre de la supervision accueille tout ce qui se situe dans la sphère du développement personnel et tout ce qui concerne directement le métier.
Les superviseurs SFAT, membres accrédités dont le dossier a été validé : Nathalie Andry, Geneviève Bartoli, Laurence Bosi, Angela Evers, Paula Grech, Irina Katz-Mazilu, Julie Korp, François Lacroix, Mia Loret-Jarry, Sabrina Mazzola, Dominique Sens, Jean-Luc Sudres. Leurs coordonnées sont indiquées dans l’annuaire du syndicat.
Pour télécharger le dossier de superviseur.e SFAT : cliquer ici
Pourquoi la supervision?
Les arts-thérapeutes étant leur « propre outil » de travail dans la triade patient, dispositif créatif, thérapeute, l’interaction personnelle-professionnelle est constamment interrogée dans la question du transfert et du contre transfert avec le patient. Cela implique de se confronter à ses propres limites, de conserver la bonne distance comme la bonne proximité avec le(s) patient(s), comme avec les membres de l’équipe de l’institution.
Outre la motivation d’augmenter notre professionnalisme d’arts-thérapeutes et d’optimiser nos interventions professionnelles, la supervision, en séance individuelle ou en petit groupe (covision ou intervision), nous soutient dans notre posture créative comme celle de thérapeute. La supervision permet de développer des outils d’observation et d’évaluation de tout ce qui se présente sur le plan émotionnel, le processus relationnel et créatif, l’aspect cognitif et corporel dans le cadre spécifique d’intervention de la personne supervisée.
Par ailleurs, ces outils participent également à terme à la compréhension et à la reconnaissance des arts-thérapies au sein des équipes, d’être considéré à une plus juste place professionnelle, d’autant plus si ce mode de soin est nouveau dans l’institution.
La supervision d’arts-thérapeutes est une investigation approfondie dans un processus vivant afin de mieux comprendre les situations, voire les problématiques que l’art-thérapeute rencontre dans ses fonctions, que ce soit en institution ou dans le cadre d’un cabinet privé, afin d’approfondir la dimension spécifique des arts-thérapies.
Les bénéfices inhérents à la supervision:
- Affirmation du sentiment de légitimité et de confiance en soi
- Meilleur équilibre vie privée / vie professionnelle grâce au travail de distanciation
- Fixer des limites, apprendre à se positionner (face à une personne, l’institution, une hiérarchie)
- Mieux faire face à un comportement inattendu
- Meilleure communication sur son expertise avec des tiers
- S’affranchir de la peur de faire des erreurs, travailler avec plaisir
- Savoir appréhender l’inattendu, accueillir le(s) patient(s) de façon détendue
- Gérer les conflits, prendre confiance en ses jugements et ses intuitions
- Penser la distance et la proximité avec les patients (transfert et contre-transfert)
- Communiquer, collaborer, rester dans une dynamique de réflexion et d’apprentissage avec des pairs (en groupe comme en individuel)
- Soutenir le sentiment d’appartenance à un corps professionnel
Le rôle et les qualités du superviseur en arts-thérapies
Le superviseur offre un cadre confidentiel qui respecte le secret professionnel en étayant clairement sa façon de travailler et donc son cadre. Doté d’une bonne capacité d’analyse, une bonne expérience professionnelle et d’une ancienneté d’au moins de dix ans, son rôle est avant tout une posture d’accueil et un temps d’écoute de ce qui est posé comme thématique, voire problématique, par la personne supervisée. Son accompagnement tend à ramener les choses à leur juste place et à dénouer des points qui posent problèmes. Cela peut se situer sur le plan pratique (dispositif créatif/médiums, lieux d’intervention) psychologique et thérapeutique (pertinence de l’indication, patients ou publics concernés, dynamique institutionnelle, questions transférentielles) ou concerner une question éthique (code déontologique, statut, culture/philosophie de l’institution)
Critères du SFAT pour être superviseur d’arts-thérapeutes
Les compétences d’écoute, d’intelligence émotionnelle, de connaissance dans le domaine de la psychothérapie, d’expérience en psychopathologie ou encore la compréhension des mouvements transférentiels au sein de l’alliance thérapeutique sont difficiles à évaluer et engagent la responsabilité et l’éthique de chaque professionnel. Le SFAT a établi les critères suivants avec pour finalité de constituer un référencement d’arts-thérapeutes professionnels répertoriés comme superviseur et ainsi répondre aux besoins et à la nécessité des arts-thérapeutes d’être supervisés.
Qualités / compétences attendues du superviseur :
- Avoir effectué une formation diplômante ou certifiante en arts-thérapies et être accrédité depuis au moins cinq ans
- Être membre professionnel accrédité du SFAT, avoir une pratique en arts-thérapies d’au moins dix ans et pouvoir démontrer une expertise professionnelle récente dont une expérience d’au moins cinq ans dans un secteur psychiatrique, pédiatrique, gériatrique, médical ou au sein d’une association auprès de publics présentant des problématiques différentes
- Avoir une expérience d’au moins cinq ans et avoir suivi une vingtaine de personnes sur une période significative en séances individuelles
- Pouvoir justifier de la poursuite d’un travail sur soi (psychothérapie, psychanalyse, arts-thérapies, gestalt-thérapie, autres…), types de thérapie(s) suivie(s)
- Avoir été supervisé depuis le début de l’exercice professionnelle et supervision en cours (critère pour continuer à être accrédité au SFAT)
- Avoir une bonne compréhension du travail en institution et en équipe pluridisciplinaire, avoir la capacité d’étayer la place des arts-thérapies dans le parcours de soin de la structure en question
- Le rôle du superviseur doit être clairement étayé, tout comme le cadre, le tarif, la fréquence des sessions, en accord avec la personne supervisée
- Le superviseur n’a pas de lien direct avec le lieu de travail, ni les membres de l’équipe, de la personne supervisée
Pour télécharger le dossier de superviseur.e SFAT : cliquer ici