La formation en arts-thérapies doit être approfondie, notamment au vu des pathologies des personnes suivies en institution et des conditions d’exercice compliquées (temps partiels, contrats courts en CDD, vacations, interventions en tant qu’auto-entrepreneurs). Actuellement notre profession jouit d’une image très positive mais il y a une réelle précarité des arts-thérapeutes en France liée à l’absence de :
– postes attribués à notre profession,
– grilles salariales spécifiques.
De plus, de nombreuses écoles ou organismes voient le jour depuis plusieurs années, mais tous ne se valent pas, c’est pourquoi nous avons élaboré des critères de formation.
Nous conseillons donc vivement de choisir une formation qui se rapproche de ces contenus et de ces volumes horaires d’enseignements, nous n’indiquerons pas de formation en particulier par courriels pour des raisons de conflits d’intérêts.
L’activité artistique est le coeur de notre profession, sa spécificité, il est donc nécessaire d’avoir une formation artistique en amont pour être apte à ajuster les objectifs arts-thérapeutiques propres à chaque patient.
Le SFAT considère que les arts-thérapies constituent une profession à part entière – et non pas une spécialisation des autres métiers du soin.
Il est donc important de distinguer les formation en arts-thérapies (supposant un contenu et une durée suffisants, quelques soient les autres compétences préalables des postulants) et les modules d’initiation/sensibilisation, de plus courte durée, ou modules d’approfondissement/perfectionnement, destinés aux arts-thérapeutes déjà qualifiés par une formation de longue durée en arts-thérapies.
Formation des arts-thérapeutes en France
1. Les DU d’arts-thérapies (diplômes universitaires), délivrés par des universités – à ne pas confondre avec un DE (Diplôme d’Etat). Un DU n’est en effet reconnu que par l’université qui l’a délivré. Les volumes et programmes des DU proposés en France sont très variables (de 60 heures à 1500 heures) et décidés par l’université elle-même. Ce volume peut comprendre ou non les heures de stage. Il n’indique pas les heures de travail personnel. Les formateurs sont des universitaires, les équipes pédagogiques sont composées d’arts-thérapeutes.
Le master est un diplôme s’inscrivant dans le parcours Licence-Master-Doctorat, toutefois ce n’est pas un diplôme d’Etat de type DE (comme pour les infirmiers ou les psychomotriciens). Le volume de formation correspond en moyenne au volume courant d’un diplôme de ce type, soit l’équivalent de deux années universitaires. Actuellement, ce master est le seul diplôme national de niveau 7, bac+5. Il permet de poursuivre en doctorat pour réaliser une thèse sur les arts-thérapies cependant il n’existe pas encore d’école doctorale d’arts-thérapies. Les thèses sont donc réalisées pour la plupart dans des écoles doctorales de psychologie ou d’art.
Ceux-ci délivrent des certificats dont certains sont inscrits au RNCP (Répertoire National de la Certification Professionnelle).
La certification RNCP ne prend pas en compte le contenu pédagogique d’une formation ni son volume. Il convient donc de se renseigner précisément sur ces paramètres qui peuvent être très différents selon les organismes de formation professionnelle. Le niveau obtenu est de niveau 6, soit Bac+3/Bac +4.Conformément à la législation en vigueur, les organismes délivrant des diplômes ou certificats reconnus par l’Etat (Master ou Certificat de la CNCP) sont tenus de proposer la VAE (Validation des Acquis de l’Expérience).
Il est important de savoir que :
Actuellement aucun titre professionnel réglementé et protégé, acté par décrets de l’Etat, n’existe en France. Les arts-thérapeutes ne bénéficient pas encore d’une reconnaissance officielle de l’Etat, quelle que soit la formation en arts-thérapies considérée et malgré la reconnaissance de certains titres ou labels.
Au niveau administratif et salarial, seule la création officielle du titre professionnel réglementé et protégé permettrait, par la suite, d’inscrire la profession d’art-thérapeute dans des grilles salariales, des conventions collectives et des dispositifs de travail clairement structurés.
Ceci est particulièrement vrai dans le domaine médico-social, dont les organigrammes des postes suivent le système européen et universitaire LMD (Licence-Master-Doctorat), avec des postes à :
– Bac + 2 (animateur socio-culturel…)
– Bac + 3 (travailleur social et paramédical, éducateur…)
– Bac + 5 (psychologue, médecin, autres cadres…)
Signalons qu’un employeur peut, en vertu de l’article L714-4, 14°, de la loi hospitalière 91-748 du 31 juillet 1991 créer un poste nécessaire dans un service, y compris, par exemple, un poste d’art-thérapeute, en fixant lui-même les conditions d’emploi.
Au niveau libéral ou indépendant, les conséquences sont qu’actuellement, les arts-thérapeutes peuvent exercer en cabinet / atelier privé, mais uniquement dans le cadre des professions dites “hors d’un cadre réglementé” (référence à l’annuaire des Pages Jaunes notamment), c’est à dire selon un statut qui ne se situe pas dans la reconnaissance des psychologues, des psychothérapeutes, ni des infirmiers ou autre professionnels de santé reconnus.
Donc l’exercice libéral (auto-entrepreneur, micro-entreprise ou autre statut) suit les dispositions réglementaires générales et n’est pas limité à ce jour.
Et, pourtant, il est à noter qu’actuellement la fonction d’art-thérapeute est présente dans les Répertoire des Métiers (ONISEP – Pôle Emploi) dans le cadre de la fiche ROME K1104, intitulée Psychologie (profession reconnue au niveau 1 – cadre).
En conclusion, nous constatons que notre profession bénéficie d’une reconnaissance et d’une évolution réelles sur le terrain, à travers un champ d’application de plus en plus large s’étendant du médical/paramédical au socio-éducatif. Néanmoins, comme pour toute profession récente, il reste à oeuvrer en vue d’une reconnaissance officielle du métier par l’Etat, nécessaire pour clarifier un statut dans le champ salarial et libéral, à la hauteur du niveau d’études et de formation qui lui est demandé. On peut donc pour résumer dire que la reconnaissance des titres peut aider l’art-thérapeute à se faire valoir en tant que professionnel auprès d’un employeur, mais ne permet pas, de fait, d’obtenir un salaire ni un statut correspondant à la reconnaissance due pour un titre de même niveau dans le cas d’une profession reconnue.
Salaire, responsabilités et reconnaissance professionnelle restent donc, pour le moment, directement liés aux compétences de l’art-thérapeute mais aussi à sa capacité de dialogue avec l’employeur.
Reconnaissance des diplômes étrangers
En règle générale, en France il n’existe pas de reconnaissance des diplômes étrangers, cela reste à l’appréciation des employeurs. Avec un diplôme étranger, on peut uniquement obtenir une attestation de reconnaissance de niveau d’étude avec en ce moment un rapprochement des formations européennes en utilisant la grille LMD (licence (bac +3), master (bac+5), doctorat). L’organisme qui délivre ces documents est l’ENIC NARIC qui dépend du Centre d’Information sur la Reconnaissance des Diplômes (CIEP).
Pour bénéficier d’un diplôme français, il convient de se rapprocher de l’institution qui le délivre et de faire un dossier pour valider sa formation professionnelle et/ou son expérience.
Une commission se réunit et se prononce sur cette validation par l’affirmative ou la négative ou bien en émettant des réserves, ce qui peut se traduire par un complément de formation à prévoir. Les réponses peuvent être différentes selon les universités auprès desquelles on soumet le dossier.
Pour information : un master peut être un diplôme (comme aux USA), un grade ou les deux (comme en France). Certaines formations délivrent des diplômes qui ne sont pas des masters mais qui en ont le niveau (écoles de commerces par exemple).
Dans le cas d’une profession encadrée, le ministère compétent peut reconnaître de manière réglementaire et au cas par cas certains diplômes étrangers.